Le myriophylle à épis
Myriophyllum spicatum
On ne connait pas sa répartition actuelle de façon exhaustive, mais le myriophylle à épis a été répertorié dans près de 200 plans d’eau, et ce, dans la plupart des régions du Québec. Les régions les plus touchées sont l’Estrie, les Laurentides et l’Outaouais. (MELCC, 2021)
Sur le territoire de la MRC de Matawinie, sa présence a été confirmée dans 9 lacs. Ceci dit, il pourrait être présent dans d’autres plans d’eau ou il n’aurait pas été détecté ou déclaré.
Comment le reconnaître?
De la famille des Haloragaceae, le myriophylle à épis est une plante aquatique exotique envahissante (PAEE) vivace. Ancrées au sol, ses tiges peuvent atteindre jusqu’à 6 mètres de longueur et s’établir à des profondeurs variant de 1 à 10 mètres. Les plants croissent d’abord verticalement et lorsqu’ils atteignent la surface de l’eau, ils se ramifient et poursuivent leur croissance de manière horizontale, formant un couvert dense.
Les inflorescences en épis émergent au-dessus de la surface de l’eau, produisant de petites fleurs à trois pétales généralement de couleur verdâtre. Le système racinaire ainsi que la base des plants persistent durant l’hiver ce qui fait en sorte qu’ils peuvent débuter leur croissance rapidement l’année suivante, le rendant d’autant plus compétitif auprès des autres plantes aquatiques.
On le reconnaît également à ses feuilles finement divisées disposées en verticilles autour de la tige, habituellement regroupées par quatre. Chacune de ses feuilles compte entre 12 et 24 paires de folioles (segments). Les verticilles, soit les « étages de feuilles », sont distancés de plus d’un centimètre.
Le myriophylle à épis peut facilement être confondu avec d’autres espèces de plantes aquatiques submergées. Il existe notamment six autres espèces de myriophylle indigène au Québec. Pour les distinguer, certains critères peuvent faciliter son identification. D’abord, notons que les feuilles du myriophylle à épis sont composées de 12 à 24 paires de folioles, contrairement aux espèces indigènes qui en comptent de 3 à 14 paires. Ainsi, l’inquiétude débute à 12 paires et se confirme à 15 paires. Un autre trait de cette espèce est son aspect flasque lorsqu’elle est hors de l’eau, ressemblant à un plumeau mouillé. Enfin, l’extrémité des feuilles est souvent linéaire, comme si le sommet de la feuille avait été coupée.
Plusieurs outils existent pour faciliter l’identification des plantes aquatiques, dont le myriophylle à épis. Bien que les sources Internet ne soient pas toujours fiables, des recherches sur Google peuvent orienter l’identification. Parmi les liens d’intérêt à visiter, la plate-forme Sentinelle est bien conçue et permet la déclaration des observations de PAEE. Vous pourriez également vous procurer un guide d’identification ou des livres sur les plantes aquatiques. Parmi le livres intéressants, celui de Martine Lapointe Plantes de milieux humides et de bord de mer du Québec et des maritimes (Éditions Quintin) peut être un outil d’intérêt.
La situation dans la
MRC de Matawinie
La présence du myriophylle à épis est confirmée dans 8 lacs de la MRC de Matawinie. Nous soupçonnons sa présence dans d’autres plans d’eau qui n’auraient pas été détectés ou déclarés.
Bien que ce nombre semble faible par rapport à la quantité de lacs situés dans la MRC, nous estimons que leur vulnérabilité est croissante. La villégiature, les sports nautiques et la plaisance ainsi que la proximité avec des lacs dont la présence du myriophylle est confirmée augmentent les risques d’introduction et de propagation de la plante.
Sur le territoire de la MRC de Matawinie, 88 lacs sont inscrits au Réseau de surveillance volontaire des lacs du Québec (RSVL), parmi ceux-ci le réservoir Taureau, les lacs Archambault et Ouareau ainsi que de nombreux autres plans d’eau supportés par une association de lac ou une municipalité.
Prévention & sensibilisation
La façon la plus efficace de lutter contre le myriophylle est sans contredit éviter son introduction!
Lutte
Quelques méthodes de lutte semblent démontrer de bons résultats.